Se sentir mieux chez soi après un cambriolage

J’ai hélas connu un cambriolage il y a de ça environ une douzaine d’années. Et s’il est une chose constatée très rapidement après les faits, ce que je ne me suis plus jamais sentir tout à fait chez moi par la suite. Heureusement, j’ai pu déménager dans l’année qui suivait. Mais en attendant, il aura tout de même fallu que je tente de vivre au mieux dans ce logement dans lequel j’avais perdu un vrai sentiment de sécurité. Dans lequel j’avais l’impression de ne plus avoir les mêmes repères. 

Comment se sentir mieux chez soi après un cambriolage ?

Se réapproprier son logement en le sécurisant

Dans mon cas, le logement n’avait pas été dégradé. Et je sais que c’est une chance. Car dans divers cas, les dégradations font partie du préjudice. Vous êtes volé(e)s de certains biens. Et votre logement est dégradé dans le même temps. Double peine alors pour les personnes auxquelles cela arrive. 

Pourtant, j’ai ressenti un vrai sentiment très vite après les faits. Je ne me sentais plus du tout chez moi. Ce logement ne me plaisait plus. Pire encore, je ne m’y sentais plus en sécurité. Même si j’étais absente quand le cambriolage a eu lieu et que j’ai constaté le cambriolage seulement le lendemain des faits. 

Ce qui aura pu contribuer à ce que je me sente au moins un peu mieux les mois qui suivirent, le fait de faire sécuriser le logement. Le cambriolage aura mis en évidence certaines faiblesses des ouvertures. Il s’agissait d’un rez de chaussée oui. Mais le logement au dessus, au premier étage avait aussi déjà été cambriolé, via les mêmes accès et ouvertures. Aussi, le contact entre mon assurance habitation et celle du propriétaire/bailleur aura été long et très gourmand en temps. Pourtant, les réparations et sécurisations des portes fenêtres concernées auront tout de même fait que j’avais moins de craintes par la suite. 

La sécurité n’est pas une notion avec laquelle on souhaite négocier quand son logement a été l’objet d’un cambriolage, croyez-moi. L’idée n’était pas de faire de cet appartement un vrai coffre-fort. Mais de sécuriser les accès, pour qu’on ne puisse pas y entrer comme dans un moulin. 

Tout ranger, redécorer

Je n’avais pas vraiment pris le temps de décorer ce logement car cela faisait seulement quelques mois que je l’occupais quand le cambriolage est survenu. Toutefois, je prenais plaisir à doucement l’agencer, l’équiper. 

Il m’aura d’ailleurs fallu du temps pour retrouver mes marques. Mais j’ai très vite rangé tout ce qui pouvait me rappeler le cambriolage. Certes, avec le choc, j’y pensais souvent. Mais quand après le travail je rentrais chez moi les semaines et mois suivants, je n’avais pas envie que les faits me sautent aux yeux. Alors très rapidement, j’avais tout remis comme c’était avant ou presque. Car je n’ai évidemment pas remplacé tout ce qui a été volé. Pas les moyens, et pas l’envie. 

Cette étape du rangement est salvatrice. Difficile sur le coup et pendant toute sa durée. Mais salvatrice après qu’elle soit effectuée. Pour ne pas avoir sous les yeux constamment le fait que son logement a été visité et que de nombreuses affaires furent volées au passage. 

Remplacer ce qui peut l’être est aussi une étape qui aide. Je n’ai remplacé à l’époque que l’indispensable. Un ordinateur portable car c’était aussi un outil de travail. Parce que le mien avait été volé et que j’avais encore la facture. Il était très récent. Mais je n’aurais jamais pu remplacer ce qui était sentimental ou unique. Bijoux de peu de valeur mais offerts à ma naissance ou par exemple, à ma majorité. Le sentimental est souvent ce qu’on a de plus cher au niveau matériel. Un bijou offert par une personne qui n’est plus là par la suite. Ce sont des souvenirs… 

Envisager de partir peut-il aider ?

Partir n’est pas toujours possible. Je le sais car le marché de l’immobilier était déjà tendu à l’époque. J’avais déjà beaucoup attendu avant d’avoir l’occasion de visiter ce logement. J’ai eu par ailleurs beaucoup de chance en réussissant à le louer, même s’il s’agissait d’un logement trouvé via ce qu’on appelait alors, le 1% Patronal. 

Pourtant, envisager de partir ailleurs, de chercher un autre logement, ça m’aura permis de regarder devant et plus derrière. Cela m’a donné un objectif. 

Alors attention, non je n’ai pas du jour au lendemain procéder à tout ce qui est constitution d’un dossier, de recherches d’un autre appartement. Mais l’idée de partir, c’était aussi penser à autre chose. 

Avoir un lieu de repli

Les premiers jours et premiers soirs furent compliqués. Et avoir un point de repli, comme le logement de mon partenaire, ce fut le mieux que je pouvais alors. Histoire de digérer le choc de ce vol. De l’intrusion dans mon intimité. 

Le lieu de repli n’est pas offert à tout le monde. Et si je n’avais pas eu mon partenaire dans ma vie à l’époque, j’aurais composé avec ce logement. Je serai restée dedans. Tant bien que mal. Mais je sais qu’avoir ce lieu de repli était psychologiquement d’une grande aide. Et c’est de ma propre initiative alors que j’avais décidé de retourner dormir dans mon appartement. Parce que j’avais la crainte que retarder un retour soit reculer pour mieux sauter. Et que le retour serait alors peut-être plus difficile. 

Se faire aider et parler

Je n’ai caché à personne autour de moi le fait que mon logement avait été cambriolé. Et j’ai alors constaté combien c’était hélas fréquent. Pour moi et mon entourage très proche, c’était une première (dont je me serai bien passée hein). Pourtant, avec l’entourage moins proche, c’était quelque chose qui était déjà arrivé. Parfois même deux fois en plusieurs années. 

Cela fait évidemment relativiser. 

Je n’ai pas consulté ou eu d’aide psychologique à l’époque. Je n’y avais pas pensé et pas ressenti le besoin. Pourtant, peut-être que cela aurait pu aider. Nul doute que cela puisse aider dans de nombreux cas. Plus graves que le mien ou pas. 

Aujourd’hui, cet événement marquant est loin derrière moi. Toutefois, au moins deux fois par an, je repense parfois à ce qu’il s’était passé. Parfois, si je suis seule une nuit, une sueur froide me traverse la nuit, pendant une seconde. Je crois donc que je n’ai pas encore tout à fait oublié. Je crois que ça laisse quand même quelques traces. Mais j’ai la chance d’avoir pu rebondir. 

Les coupables ne furent pas identifiés. Cela a été classé sans suite. J’étais absente, mon logement n’avait pas été dégradé. J’ai donc eu beaucoup de chance. Et ça, je crois que ça a clairement changé la donne concernant le fait de tenter de tourner une page peu agréable à vivre. 

 

Exitlude
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